Grossir le ciel, Franck Bouysse

Franck Bouysse est un auteur français.Il est né en 1965. Son premier roman est paru aux éditions Le Manuscrit est La paix du désespoir sorti en 2007.

Grossir le ciel est paru en Janvier 2016 aux éditions livre de poche. Il a reçu le prix polar Michel Lebrun, le prix calibre 47 ainsi que le prix des lecteurs au festival du polar de Villeneuve-lez-avignon. 

« Deux solitudes paysannes. Des secrets de famille comme une bombe à retardement. Les Cévennes, somptueuses et austères. On n’a pas fini d’en parler, le style Bouysse : charnel, racé. D’un rien, il fait un monde. 
Alain Léauthier, Marianne. »

J’ai reçu ce livre en cadeau. À la base je ne suis pas une très grande adepte du genre policier. J’ai souvent l’impression de faire face aux mêmes types de scénarios. Ou alors l’histoire est mal ficelée et on peut deviner facilement la fin. J’ai commencé ce livre avec un fort à priori.

La particularité de ce roman est que toute l’intrigue se passe dans un milieu rural. Ce thème a une importance cruciale dans l’ambiance du livre, dans les caractères des personnages. Je veux dire par là que on ressent les enjeux du monde agricole, les attentes des personnages qui sont nés dans ce milieu et qui sont agriculteurs.  Et à ce milieu là s’apparente la solitude. L’auteur nous la fait ressentir sans la nommer directement. L’exemple le plus frappant est l’attachement du personnage principal, Gus, avec son Chien.  Franck Bouysse a réussi à complètement retranscrire l’univers rural tant dans les décors que dans les problématiques des personnages.

« La solitude est un point commun à beaucoup d’hommes et de femmes, comme si la mort s’invitait à tous les mariages. Chacun sait que les ménages à trois ne fonctionnent jamais, et que c’est l’humain qui finit toujours par être raboté. « 

En plus de cet univers, j’ai fortement apprécié l’écriture frappante, directe de l’auteur. Franck Bouysse s’est fait connaître grâce à cette dernière. Il écrit en fonction de son ressenti et n’y va pas par quatre chemins lorsqu’il veut décrire une situation. Franchement, ce livre m’a réellement tenu en haleine du début à la fin grâce à cette force, cette énergie dans l’écriture. Les phrases sont simples, percutantes. Toutes ses phrases sont justes. C’est cela qui nous tient jusqu’au bout.

« Désormais le soleil crachait ses rayons sur les arbres déplumés, qui ressemblaient à des arêtes de gros poissons sans chair dans un charnier à marée basse. »

Cette écriture là, mélangée à une histoire de perte de l’abbé du village, donne une explosion d’émotions. J’ai encore du mal à décrire ce livre. Dans tous les cas, je le recommande très fortement. Pour les lecteurs de polars qui découvriront aussi un autre aspect du polar, à ceux qui n’en lisent pas comme à ceux qui n’aiment pas les polars. Tout se joue dans le suspense omniprésence durant le livre. C’est un livre qu’on savoure en lisant et relisant.
Je vous le recommande !

Bonne lecture,

Grossir le ciel,
Franck Bouysse
7,40€
 

Le résumé de l’éditeur :

Les Doges, un lieu-dit au fin fond des Cévennes. C’est là qu’habite Gus, un paysan entre deux âges solitaire et taiseux. Ses journées  : les champs, les vaches, le bois, les réparations. Des travaux ardus, rythmés par les conditions météorologiques. La compagnie de son chien, Mars, comme seul réconfort. C’est aussi le quotidien d’Abel, voisin dont la ferme est éloignée de quelques mètres, devenu ami un peu par défaut, pour les bras et pour les verres. Un jour, l’abbé Pierre disparaît, et tout bascule  : Abel change, des événements inhabituels se produisent, des visites inopportunes se répètent.
Un suspense rural surprenant, riche et rare.  
 

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