Un bon million ! de Nathanael West

Nathanael West (1903-1940) a pour vrai nom Nathan Wallenstein Weinstein. Il a été scénariste pour Columbia Picture à Hollywood. Il s’est suicidé dans un accident de voiture le lendemain de la mort de Francis Scott Fitzgerald, un de ses amis. Un bon million ! Ou le démembrement de Lemuel Pitkin est d’abord paru aux éditions de l’arbre vengeur en 2014. Cette maison a pour ligne éditoriale la « littérature insolente et exigeante ».

J’ai dévoré ce livre. Une fois lancée, je n’ai pas pu m’arrêter et c’est vraiment agréable comme sensation. Concernant l’écriture de l’écrivain, elle est légère dans le bon sens du terme. Le ton est jovial, toujours positif. L’auteur a réussi à instaurer une certaine proximité entre lui et le lecteur. Il se glisse se régulièrement dans le récit en intervenant directement :

« Mais je ne veux pas entretenir plus longtemps le mystère pour mes lecteurs ».

Tout au long du roman, il alterne entre Lem et notre héros. Ça instaure une atmosphère chaleureuse. On se sent impliqué dans le roman avec l’utilisation quasi constante du nous. J’aime cette ambiance où l’auteur nous parle directement et nous implique dans son récit. Son écriture est très fluide, on ne s’ennuie jamais.  Dans la structure même du livre, il y a une alternance entre Lem et une de ses amies d’enfance.

Ensuite, l’histoire parle d’un jeune homme voulant gagner de l’argent pour pouvoir aider sa mère à récupérer sa maison. Il part alors à New York pour vivre le rêve américain. Cependant, il va y vivre des nombreuses péripéties, mésaventures. Sachant que l’histoire est racontée à la troisième personne du singulier, on n’a pas accès aux pensées des personnages.  L’auteur réussi à donner beaucoup de profondeur à ce personnage. On sent du courage, de l’obstination. Il se relèvera toujours. Nathanael West fait une réelle satire de sa société avec de l’humour, en montrant le grotesque des situations.  Enfin, ce livre montre les défauts du rêve américain tel qu’on le voit. Je ne vais pas vous en dire plus pour ne pas vous en dévoiler plus. Tout est dit de manière subtile et c’est super agréable.

Je vais le relire très vite parce que je pense qu’avec plusieurs lectures je vais pouvoir voir plus de détails. Cela montre la richesse de ce livre.

Je recommande très fortement ce livre. C’est un de mes coups de coeur de cette année après.

Un bon million !
Nathanael West
Éditions de la table ronde
7,10€

Le résumé de l’éditeur :

Lemuel Pitkin a dix-sept ans lorsqu’il apprend que la maison de sa mère va être saisie. Nous sommes en 1934, au cœur de la Grande Dépression, et le jeune ingénu se rend à New York dans l’intention de faire fortune et de sauver son foyer de la ruine.
Il n’a pas passé la première gare qu’on lui dérobe les quelques dollars qu’il avait en poche, et c’est le début de sa déveine. L’adolescent va de déception en embûche, d’arnaque en injustice, et, dans sa bienveillante naïveté, s’efforce de croire tout de même que la chance l’attend au coin d’une rue de la métropole, fascinante de noirceur.
À l’inverse du réalisme social adopté par ses contemporains, Nathanael West fait la satire drôle et cruelle du capitalisme, d’une société du spectacle grotesque sur le point de virer au fascisme. »

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