Le Veau suivi de Le Coureur de fond de Mo Yan

J’ai choisi ce livre car l’auteur a reçu le prix Nobel de littérature en 2012 pour l’ensemble de son oeuvre. Je suis toujours curieuse de lire les oeuvres des auteurs ayant reçu des reconnaissances littéraires, plus ou moins prestigieuse. Mo Yan est né en 1955 et a beaucoup publié que ce soit des romans ou bien des nouvelles. Le Veau suivi de Le Coureur De Fond est paru aux éditions points en octobre 2013.

Les deux textes ont pour cadre la Chine rurale, sous l’emprise de Mao. Ils sont plus longs que des nouvelles et ont des chapitres mais ils restent courts. Je vais être franche, je n’ai pas réussi à finir Le Veau. 

Le premier chapitre nous plonge directement dans la vie d’un village à travers le regard d’un jeune garçon : Luo Han. Il est le gardien de veaux, et ces derniers vont être castrés dès le premier chapitre. Son écriture est directe, il dit les choses comme elles sont. Je n’ai pas du tout accroché avec son écriture. On ressent une sévérité de la part de l’auteur envers le fonctionnement de cette époque chinoise. La dureté provient, en plus du système politique, de la vie des paysans sous Mao. J’ai vraiment eu du mal à me sentir impliquée dans les enjeux de la vie de ce jeune garçon.

 » Si ta langue te démange, t’as qu’à la gratter contre l’écorce ! »

Concernant l’autre texte, le coureur de fond, j’ai plus accroché. Il s’agit d’un hommage à un instituteur : Zhu Zongren. Je trouve que dans ce texte, on est vraiment plongé dans la vie d’une école. L’auteur nous parle d’abord des droitiers.  Ce sont des habitants du village qui ont été accusés par les autres villageois de vivre comme des bourgeois. Au début, les villageois, pour la grande majorité fermiers, ne les acceptent mais, au fur et mesure, vont se rendre compte de leurs compétences. À travers le regard du jeune garçon, on ressent l’admiration. C’est l’admiration de la culture de ces droitiers. Ici, l’auteur critique le régime totalitaire de Mao.

« Depuis toujours chez nous, le mot « droitier » est synonyme de « personne de grande ressource ».

J’ai donc un avis mitigé sur ce livre. D’un côté, pour Le Veau je reproche la dureté de l’écriture mais d’un autre, pour Le Coureur De Fond, j’ai énormément apprécié l’écriture de Mo Yan. J’ai réussi à découvrir la vie dans une école sous Mao à travers le regard d’un garçon.

J’ai fait quelques recherches pour voir les avis des autres lecteurs, des journalistes afin de voir si j’étais la seule dans ce cas ou non. Il en ressort que ce livre a été un véritable « phénomène littéraire » dans le sens où c’est un livre qui critique le régime totalitaire subtilement. Les journalistes et les lecteurs sur les forums ont quasiment tous énormément apprécié ce livre grâce à l’écriture de Mo Yan et à la critique qu’il fait de la Chine de son enfance.

Je recommande ce livre tout de même car, l’ayant aimé à moitié, beaucoup de personnes l’ont aimé en entier. Et il est intéressant pour la critique faite sur la Chine de Mao.

Le Veau suivi de Le Coureur de fond
Mo Yan
Le Seuil
18,50€

Le résumé de l’éditeur :

Pour Luo Han, la vie est une farce. Lorsque les veaux dont il est le gardien sont castrés, il use de tous les stratagèmes pour chaparder sa part de testicules sautés à la table de l’oncle grêlé. Ce dernier ripaille avec les dignitaires du Parti, alléchés par ce mets de choix dans une Chine qui crie famine. Les veaux dépérissent à vue d’œil et le village est en émoi. Le temps de l’insouciance s’achève…

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